Pokhara – Hippies

Je me suis attardé plus que de raison dans ce Disney Land hippie. D’autant plus qu’il y avait une full moon party dans un cottage tout proche. Au programme : acroyoga, voice experimentation, jonglerie, drogue et alcool aussi, évidemment. Le tout partagé avec Sarah, ma nouvelle coéquipère allemande. Indy, le backpacker anversois qui nous avait accompagné nous lâchera en court de route.

Mais encore une fois, on est jamais seul très longtemps, je rencontrerai rapidement ce couple improbable et attachant, Ljubljana et Silent Baba. Elle est russe, il est complètement… baba. Ils se sont rencontrés à Varanasi, ils ont vécu un voyage intense enfermés dans les toilettes d’un train indien pour échapper aux wagons bondés de la seconde classe. En tous cas, ils ne se sont plus quitté depuis.

Baba débraillé court dans tous les sens, tirant régulièrement sur son shilom. Ljubljana, toujours accompagnée de son appareil photo et de son immense objectif, le suit du regard. Je lui demande si elle est photographe, elle rit discrètement. Elle se marre franchement quand je l’appelle Ljubljana parce que j’avais zappé son prénom. Elle me parle aussi à demi-mot des événements terribles qu’elle a traversé. J’ai mes feutres avec moi, elle préférera les dessiner. Baba, m’écrira également un bout de son histoire.

 

Et Eduardo, l’espagnol chantant me laissera ce tattoo psychédélique sur l’avant bras. Never trust a hippie !

Je rentrerai un peu plus tard, et un peu euphorique, avec ce libanais tout aussi perché dont Indy m’avait parlé quelques jours auparavant. Le gars s’est fait pécho lors d’une descente de police dans son hostel, avec des chiens et tout. Je ne sais pas comment il a fait son compte, mais il s’est fait coffrer, chose très rare pour les touristes qui parviennent généralement à s’en sortir en lâchant quelques roupies. Enfin, ce n’était apparemment pas si terrible… « Seulement trois jours dans une cellule de quelques mètres carrés, avec 20 autres détenus. Heureusement j’étais sous protection des gangsters locaux ».

On remet ça le lendemain, mais la pluie a fait son entrée et la plupart des workshops sont annulés. L’ambiance est moins folle et on se rabattra néanmoins sur le Movie Garden et sa fameuse pizza-camembert dont tout Pokhara raffole. So much pour les hippies et la culture népalaise.