Katmandu – Day two
J’ai un peu chopé la crève ces derniers jours, la pollution et la poussière de Katmandou n’arrangent rien évidemment. Ceci dit, pas de repos pour les braves, cette dernière journée est dédiée à l’achat de souvenirs et aux négociations acharnées avec les vendeurs. Alors que je m’approche de Kaathe Swyambhu a la recherche des plus beaux prayer flags, je tombe sur cet énième guide qui est également étudiant en art et qui tient absolument à m’emmener voir ses mandalas. Il sort son baratin, je sors le mien : « je suis un très mauvais touriste, pas de sightseeing pour moi aujourd’hui, mais bonne chance mec, today is your day, I’m pretty sure you’ll catch plenty of good tourists ». On se quitte là dessus et je continue ma mission shopping à Patan, à la poursuite du bol chantant perdu.
A mon retour, à peine descendu d’un microbus bondé, je retombe sur le même guide qui sirote un thé à l’endroit où je l’avais quitté. Evidemment il m’apostrophe à nouveau, mais cette fois pour m’offrir un chai et me raconté sa journée. Appellons-le Vishnu. Et ben contre toute attente, aujourd’hui était un grand jour pour Vishnu : il a pu choper du bon touriste et surtout il est convaincu que c’est grâce à moi, que je lui ai porté chance, et tout.
Bon, il tente quand même de me fourguer une dégustation de bière de riz maison, mais c’est fair-play et je suis sur le point d’accepter quand trois silhouettes s’arrêtent devant moi. Surprise, revoilà Baba et Ljubljana, accompagnés par un troisième larron russe. Ils sont à la recherche de weed, ce qui n’est guère surprenant étant donné leur imposante consommation quotidienne. En attendant, je leur propose de célébrer ces retrouvailles inattendues autour d’un thé. Gagné par la bonne humeur générale, Vishnu se propose d’aller dégoter le carburant. Il reviendra tout tremblant 15 minutes plus tard. C’est clair qu’il prend un gros risque en jouant le middle man, mais au final la tola, la barrette, semble tout à fait honnête.
Du coup, on va la boire tous ensemble cette bière de riz, histoire de fêter ça. Vishnu nous introduit dans un resto familial, sans indication extérieure. On est vraiment chez les locaux, il nous demande de faire profil bas et de ne pas prendre de photos. L’alcool arrive dans une cruche en plastique rouge. Le liquide blanchâtre qui s’en écoule ressemble à de l’eau de riz – et c’est vraisemblablement ce dont il s’agit – mais ça a effectivement un petit goût sucré, alcoolisé et ma foi, pas désagréable. Je suis moins certain de l’impact de ce genre de boisson sur mon estomac, a fortiori la veille de mon départ et des 15h d’avion qui m’attendent le lendemain… mais bon, « la vie c’est une ! ».
On poursuivra la soirée sur le toit de l’hôtel de Baba et Ljubljana, avec une petite bière de départ, une vraie cette fois, accompagnée de quelques momos (non, ce n’est pas une drogue, quoique, juste d’excellents raviolis népalais, sauce piquante). Baba, toujours aussi magique, sort un lapin de son chapeau (bon OK, il n’a pas de chapeau mais j’vous jure qu’il trimballe un lapin dans ses bagages). Je les quitterai vers 22h, alors que la soirée ne fait que commencer pour eux. Sans trop d’effusions, le sourire aux lèvres, on se reverra peut-être dans un autre pays, ou une autre dimension…
Une dernière surprise m’attend alors que je me perds dans les ruelles de Thamel. Je lève le nez de ma tablette et je réalise que Carol et Damian me regardent d’un air amusé. Ils sont assis sur le trottoir. Damian s’apprête à jouer du violon histoire de payer le taxi jusqu’à l’aéroport le lendemain. L’horaire de son vol ? Identique au mien.